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TECHNIQUES  

Les formules de présentation

les instruments Les séances

Caractéristiques | Application

Cette formule entérinée depuis un siècle par le cinéma commercial est la conséquence directe de l'absence d'interprète : la projection peut être mécanisée, puisque tout ce que voit et entend le spectateur est fixé sur un support à lecture mécanique et, chose importante, ne nécessite pas de modification durant sa projection.
Je rappelle qu'il a fallu quand-même quelques décénies avant que cette formule ne s'impose finalement, et que le modèle du "spectacle vivant" comme on dit aujourd'hui, du théâtre, a d'abord été utilisé.

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 Caractéristiques

Dans le cas du cinéma, compte tenu de la contrainte du champ visuel, le cadre spatial est fixé et très peu variable : place du public, format de l'écran (avec des variantes importantes mais qui ne changent pas la nature du dispositif), placement des enceintes (lorsqu'il y en a plus d'une...), même en dehors des salles de cinéma (projections en plein air ou home theater) le principe reste le même, seule change l'échelle.

Comme les autres manifestations publiques, la séance possède son rituel, ses codes, sa signalétique.
En ce qui concerne le déroulement temporel, la procédure dans les salles de cinéma est aujourd'hui bien réglée :
- diffusion à horaires fixes annoncés au préalable ;
- pubs ou annonces servant de "prélude", jadis agrémentées de bonbons ou autres amuses bouches, servant également de période tampon pour absorber les irrégularités d'entrée des retardataires ;
- extinction des lumières de la salle, nécessaire pour la vision optimum de la projection, mais également élimination partielle de l'effet de salle au profit de l'individu ;
- générique, plus ou moins intégré dans le film lui-même ;
- déroulement automatique du film, le technicien est invisible et son rôle peu connu. Compte tenu du contenu narratif de la majorité des films il arrive que le public exprime ses réactions par des rires ou des cris d'épouvantes, mais généralement toute manifestation sonore de sa part est mal tolérée par les autres spectateurs ;
- re-générique, final celui-ci, quelques fois très long... ;
- lumières de la salle allumées ;
- sortie.
En dehors de cas particuliers (premières, festivals...), tout ceci se fait sans aucune présence humaine médiatrice, et s'il arrive dans ces mêmes cas que le public applaudisse à la fin, c'est alors l'exception qui confirme la règle. Car contrairement au concert, la séance est une affaire individuelle, intime : on y vient pour voir, ou pour écouter quelque chose, seul, en couple ou entre amis, mais chacun est face à l'écran et immergé dans les sons.

Un aspect particulièrement inétressant de la séance, c'est qu'elle peut fonctionner indépendamment de la quantité de public présent : qu'il y ait deux personnes ou deux cents, le projecteur tourne à la même vitesse, la lampe fournit la même intensité lumineuse, la même œuvre est projetée. Et si on a aimé, on peut revenir le lendemain, ou même, à l'époque où ça se faisait, rester pour la séance suivante...

 

 

 

 L'application à
 l'acousma

Qui n'a jamais rêvé de ça pour l'acousma ?

Beaucoup d'acousmates il faut le croire, car cette formule n'est que très rarement utilisée.
J'ai entendu plusieurs fois d'ailleurs qu'elle "ne pouvait pas marcher", car l'absence de visuel associée à un contenu trop peu narratif (souvent) serait trop inconfortable pour le public, d'où la nécessité d'un "médiateur" pour concentrer l'attention et insuffler un peu de "vie" aux sons fixés, d'où la préférence pour la formule-concert (bien entendu sans parler de la nécessité technique et artistique de l'adaptation spatiale des œuvres pocophoniques...).
Il va sans dire que je ne partage absolument pas ce point de vue...

Dans son ouvrage intitulé "L'art des sons fixés", Michel Chion que l'on ne peut qualifier de partisan de la projection directe écrit : « On peut dire aussi que la musique sur support vient accomplir ce dont ont rêvé les innombrables compositeurs qui dans le passé ont pesté contre le rituel de l'interprétation avec ses à-peu-près. Elle en paie le prix bien sûr, sous la forme d'une apparence d'austérité : mais qui ne doit payer le prix ? »
Austérité, je n'en suis pas si sûr.
J'ai assisté à tellement de concerts avec interprètes où l'austérité du rapport avec le public n'avait d'égale que la dureté des sièges, que placer les auditeurs de manière à ce qu'ils soient plongés entièrement dans l'écoute me semble au contraire, potentiellement, jubilatoire ?
C'était bien ça, l'acousmatique, non ?

Le lieu, le dispositif  

Aujourd'hui, séance de cinéma coïncide avec salle de cinéma. Ça n'a pas toujours été le cas, mais il me semble que le développement des "salles obscures" a été un élément important du goût du public pour ce genre de spectacle.

La programmation  

La séance nécessite la fixation sur un support de ce qui est entendu, sans quoi pas de reproductibilité de l'œuvre possible.
Ça, c'est actuellement le point noir.
Les raisons sont évoquées un peu partout dans ces pages, disons pour résumer que parmi les multiples raisons, l'absence de dispositifs de projections standards est certainement aussi important que l'inertie des compositeurs... et c'est tellement plus facile de continuer de composer en stéréo en sachant que n'importe qui pourra ensuite écouter la pièce ou la diffuser en public
Bon, je m'égarre.

La programmation c'est également la manière d'occuper le temps : quelle durée pour la séance ? Doit-elle comprendre une seule (longue) pièce ou rassembler plusieurs plus courtes (le formatage de 15 minutes des pièces de concert et de concours) ?

La projection  

À partir du moment où les œuvres existent, où un lieu peut être investi suffisamment longtemps, la projection en elle même ne pose aucun problème. N'importe quel ordinateur équipé d'une interface audio ad hoc et d'un logiciel pas trop primitif peut tenir ce rôle. Le travail du projectionniste est ici bien plus simple qu'au cinéma (enfin, lorsque tout n'était pas automatisé), et se résume à trois actions : PLAY, STOP, REWIND, toutes trois au résultat instantané.
Le support de diffusion ?

Le déroulement et les  
  codes temporels  

En l'absence de ritualisation du temps par des codes connus de tous comme en concert, la temporisation de la séance ne peut se faire qu'à partir du support de projection lui même, ou d'un système parallèle synchronisé.

La question du générique  

Parmi les codes temporels, le rôle du générique, ou des génériques si on se réferre au cinéma, est double : d'une part apporter des informations sur l'œuvre à laquelle on assiste, la partie technique du programme en quelque sorte, et d'autre part délimiter le début et la fin de la projection.
Le générique, surtout celui qui est placé au début, dépasse souvent de loin cette fonction. Il peut être :
- complètement intégré esthétiquement et "narrativement" dans l'œuvre ;
- constituer un petit court métrage quasiment indépendant ;
- reprendre les recettes de l'ouverture d'opéra en rassemblant les principaux thèmes qui vont suivre.
À part Michel Chion (Le prisonnier du son, La Tentation de Saint Antoine etc.), et en dehors de certaines "dramatiques radio", je ne connais pas de compositeur qui ait joué le jeu du générique. Dans le cas du concert il n'est évidemment pas nécessaire, mais ne s'est pas développé non plus sur les supports domestiques, question de tradition musicale certainement.