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Les formules de présentation

les instruments Des salles d'acousma ?

 

Après plus de cinquante années d'existence, le constat est sévère : il n'y a aucune salle d'acousma dans l'hexagone...
Aucune "acousmathèque" où se rendre pour écouter et ré-écouter une production exubérante, mais à la diffusion discrète. 
Pas de lieu qui dispose d'un dispositif de projection permanent et des conditions d'écoute adéquates pour permettre aux œuvres d'exister plus que quelques fois (lorsque tout va bien...), pour qu'un public attiré par "les salles obscures sonores" puisse se développer en dehors des manifestations conventionnelles de la musique contemporaine. Aucun endroit où le spectacle sonore puisse s'afficher comme tel, sans avoir besoin de recourir à la mise en scène de la musique instrumentale...

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 L'état des lieux

L'analyse du pourquoi de cette absence n'est pas facile, et je ne suis certainement pas le mieux placé pour la faire.

Pourquoi n'y a-t'il toujours pas de salle d'acousma à Paris ou ailleurs ?
Il ne s'agit PAS d'un problème de matériel, ni même de disponibilité de salle ou de rentabilité, c'est bien avant tout une question de volonté des artistes, à laquelle j'ajouterais de disponibilité des œuvres.
En effet, et là je prêche bien évidemment pour ma paroisse, tant qu'on ne dispose que de supports qui nécessitent une adaptation active durant leur projection, il n'est pas question de pouvoir programmer des séances multiples... 

 

 

 

 Ailleurs...

Il n'existe à ma connaissance que trois salles de projection équipées pour les musiques électroacoustiques : l'Audium du compositeur Stan Shaff à San Francisco (A theater of sound-sculptured space), l'extraordinaire SonicLab à Belfast la Casa del Suono à Parmes.

La première configuration de l'Audium a été conçue dans les années cinquante, et il fonctionne depuis 1994 sous la forme de concerts hebdomaires. Les 169 haut-parleurs sont répartis autour, au-dessus et au-dessous des 49 siège disposés d'une manière concentriques, avec l'interprète au centre, puisqu'il n'est pas prévu pour la multiphonie en projection directe mais pour la projection interprétée

 

Plus récent de conception (2003), le SonicLab est compatible avec la projection multiphonique jusqu'à vingt-quatre (ou même quarante-huit ?) canaux, et la Casa del Suono, bien que principalement dédiée à la recherche pour l'instant, pourra certainement présenter des œuvres dans ses deux petits auditoriums, l'un équipé d'un dispositif Wave Field Synthesis (256 canaux) et l'autre en ambisonic (28 canaux).

Voir également le projet de "Studitorium" proposé par Roland CAHEN.
 

 

 

 

 Perspectives ?

Le coût du matériel de projection, enceintes et amplis, pour équiper une salle de 150 m², sur une vingtaine de canaux par exemple, peut être aujourd'hui assez modestes pour un rendu tout à fait correct (à moins de vouloir taper dans le haut de gamme bien sûr...).
D'autre part, la composition multiphonique tend lentement à se développer dans la génération des compositeurs de moins de trente ans, soutenue certainement par les performances et les faibles coûts de l'environnement informatique.

Des "salles d'acousma de quartier", pouvant accueillir un petit nombre d'auditeurs (une trentaine, c'est ce que l'on trouve dans bon nombre de concerts...), deviennent tout à fait envisageables si la "rentabilité" du lieu et de l'équipement est partagée avec la production : un acousmonium de studio peut ainsi fort bien se muter en salle d'acousma.
Là ou une grande salle représente un coût d'équipement pour un public qui sera encore pour un moment certainement assez limité, la multiplication de petits lieux pourrait enfin permettre à l'acousma d'être moins méconnu...
C'est à mon avis ce qui a fait le plus défaut à l'acousmatique depuis sa naissance : une existence sur le terrain.
Ce qui a fait le succès du cinéma ce n'est pas le développement de salles gigantesques et de multiplexes, ce sont les cinémas de quartier, les petites salles jadis répandues partout et accessibles quasiment en permanence...

Je ne dis pas que de grandes salles d'acousma dans les grandes villes à la manière du SonicLab à Belfast ne serait pas quelque chose de merveilleux, mais au moins que la création de ce genre de petits lieux est quelque chose de possible, sans attendre après de mirifiques subventions ou de technologies du futur.
Après, c'est l'histoire de la poule et de l'œuf : l'existence de lieux dédiés pourrait inciter les acousmates à composer des œuvres appropriées, mais ces lieux ne pourront se développer que si un répertoire existe.

C'est ce à quoi je travaille depuis des années, et qui j'espère sera un peu plus concret lorsque j'aurai retrouvé un lieu pour poser à nouveau mon studio-acousmonium...