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Chez soi aussi ?

Composer librement et largement l'espace haut-parlant, même d'une manière assez raisonnable comme dans le cas des pièces destinées aux séances/concerts, pose la question de leur transposition dans l'espace privé. On n'est bien-sûr pas obligé de le faire, et je m'en dispense totalement pour les installations, mais il est tout de même dommage qu'une majorité d'œuvres restent plus ou moins totalement inentendues...

Alors que la composition stéréophonique spatialisée lors de diffusions publiques aborde la question par le petit bout de l'espace, la mettant d'emblée en phase avec les modes de diffusion domestiques (CD, radio et Internet), la composition multiphonique va nécessiter une démarche inverse : au lieu d'étendre il va falloir réduire.
Cela ne pose pas de problème technique aujourd'hui, mais ce genre d'opération est tout de même beaucoup moins simple et beaucoup plus discutable que la réduction ou l'agrandissement d'une image visuelle, et conduit, dans les deux cas, à transformer de manière plus ou moins importante le contenu, ce qu'il est et ce qu'il exprime.

La question qui se pose alors est : comment faire pour communiquer, à défaut des œuvres elles-mêmes, des images d'œuvres qui puissent satisfaire suffisamment l'auditeur tout en lui laissant entrevoir ce qu'elles peuvent être réellement ?

L'écoute au casque, associée à des techniques de captation ou de traitement binaural constitue pour cela une solution qui est à la fois simple, économique et relativement fiable, en tout cas plus que tous les avatars de systèmes surround plus ou moins "immersifs" qui équipent certains salons. Mais le passage des "sons dans l'air" aux "sons dans la tête" constitue cependant un changement de nature fondamentale qui nécessite une approche particulière.

 

Les différentes saveurs du binaural

Une méthode assez efficace et simple dans son principe consiste à enregistrer la diffusion haut-parlante au moyen d'une tête artificielle, cet enregistrement binaural natif étant ensuite directement écoutable au casque. Si cela ne solutionne évidemment pas l'incertitude du rendu en fonction des différences morphologiques propres à chacun, les indices psychoacoustiques sont assez stables car ils sont basé sur les dimensions et l'acoustique du lieu, et les différentes distances des enceintes à l'auditeur sont assez bien rendues et produisent une "externalisation" (l'impression d'être dans un espace plutôt que d'avoir les sons "dans la tête") très naturelle. Mais ce procédé n'est évidemment pas neutre car la sonorité se retrouve ainsi plus ou moins fortement colorée par le système de captation, le dispositif haut-parlant et l'acoustique du lieu.

Alternative la plus répandue, la technique du mixage binaural permet de produire des versions adaptées à cette écoute au casque au moyen de techniques de filtrage complexes, les fameuses courbes HRTF (fonctions de transfert relatives à la tête) appliquées sur le contenu multicanal. Mais en l'absence de diffusion aérienne, la sonorité est certes précise mais il lui manque la distance qu'apporte la captation du réel. Un bon dosage de simulation acoustique (réverbération) est plus ou moins indispensable pour aider le cerveau à reconstituer une scène tridimensionnelle convainquante.

Enfin, le développement des formats "immersifs" au cinéma des dix dernières années a abouti à une large diffusion de "l'audio spatial", aujourd'hui décliné sous des formes aussi diverses que les systèmes multicanaux home-cinema, les barres de son, les enceintes d'ordinateurs et connectées, sans oublier les casques et écouteurs. On pourrait évidemment trouver dommage que cela passe le plus souvent par le format Dolby Atmos, propriétaire, contraignant, potentiellement onéreux et finalement assez limité, d'autant que d'autres solutions plus ouvertes et plus performantes existent, comme par exemple l'ambisonique en ordre élevé (HOA), le MPEG-H ou le format Mach1, qui toutes tiendraient parfaitement ce rôle de "mp3 de l'espace"... sachant que de toute façon tout cela finit la plupart du temps en binaural !

ps-binaurale2b.jpg

ps-binaurale2b.jpg

ps-binaurale2b.jpg

 l'espace volumétrique 80 points de l'Acousmonef 

 la tête artificielle avec micros Lom Uši

le SpatialMic

 le plugin Spacelab

 

Le choix final

Face à la diversité des situations d'écoute privée, et aux efficacités très variables des procédés en fonction des œuvres, je propose ici plusieurs options, que chacun pourra choisir en fonction de ses préférences et de ses possibilités.
Les enregistrements en binaural natif sont réalisés avec ma tête artificielle :
- dans l'Acousmonef : avec 130 m² et près de 6m de haut il offre un volume spatial et une sonorité proches d'une salle de concert
- dans l'Atelier 42 (acousmonhome) : 40 m² avec une acoustique très matte et des enceintes de proximité il produit un espace plus "analytique"
Ceux qui sont effectués avec le VoyageAudio SpatialMic (dans l'Acousmonef) sont encodés en ambisonique, ce qui peut présenter l'intérêt pour les personnes qui sont équipées, de pouvoir effectuer la conversion binaurale du côté de l'utilisateur, et ainsi d'éventuellement bénéficier d'HRTF personnalisées et d'un suivi de la tête pouvant en améliorer les effets.
Les mixages binauraux peuvent quant à eux apporter un éclairage différent sur certaines pièces.

Les versions binaurales (enregistrement ou mixage) sont généralement présentées sous la forme de vidéos où le son est accompagné de visualisations. Celles-ci n'ont pas d'autre but que de mettre en évidence ce qui manque : la dimension spatiale des sons et des compositions qui a été tronquée lors de la réduction binaurale. S'il est toujours préférable d'écouter en fermant les yeux, ces représentations peuvent, en plus de leur intérêt pédagogique, aider dans certains cas à mieux entendre à travers ce médium réduit.
À ce propos, que diriez-vous de venir me rendre visite pour écouter les sons dans l'air dans leur pleine dimension ? 
(contact : sonsdanslair@free.fr)

Il y aura certainement aussi, plus tard, des versions en Dolby Atmos. Mais outre le fait que l'encodage pour la diffusion ne soit pas gratuit et que la lecture nécessite un équipement qui soit compatible, il y a tellement d'incertitudes sur son rendu (home-cinema, barres de son, ordinateurs et smartphones, enceintes compactes, binaural...) qu'il est difficile pour moi d'avoir pour l'instant un quelconque avis quant à sa réelle utilité, car, comme écrit plus haut, si cela finit dans des écouteurs il vaut mieux se tourner directement vers les versions binaurales : c'est plus simple, plus efficace, plus fiable et plus économique...

 

Enfin, écouter

Note : la plage dynamique des pièces a pu être légèrement réduite (les passages les plus faibles remontés et les plus forts baissés) de manière à s'adapter aux limites de l'écoute au casque.

Les liens consistent en :
enregistrements binauraux sous la forme de vidéos hébergées sur Youtube
enregistrements ou mixages binauraux en audio seul (liens vers fichiers en ogg vorbis)
mixages binauraux, également sous la forme de vidéos
enregistrements encodés en ambisonique d'ordre 2 (9 canaux) à télécharger au format Wavepack 24bits, pour les personnes qui souhaitent effectuer le décodage et le traitement binaural (ces versions NE SONT PAS destinées à la diffusion, voir pour celà la page consacrée aux téléchargements).
plus tard, mixages en Dolby Atmos
Le signe * indique que la visualisation comprend une visualisation animée du sonogramme multiphonique de l'œuvre.
Les colonnes D et A indiquent, pour information, la compatibilité éventuelle des pièces avec les espaces en dômes et les acousmoniums.

 

 

enregistrement binaural

mixage
binaural

enregistrement
ambisonique

Atmos

D

A

Acousmonef

Atelier 42

Préludes à l'espace (2016~), format de composition volumétrique sur 67/80 points, sélection :

 

 

 

 

Auscultation d'un rire (6'53)

2021*

 

2021

 o

 

x

 

Aux cratères de Lune (7'14)

2021*

 

 

 

 

x

x

 

Berceuse pour un chat et une libellule (2'55)

2021

 

2021

 

 

x

 

Canticum resonabilis (6'07)

*

 

2021

 o

x

x

 

Construction 4 (in various materials) (11'10)

2021*

 

 

 

 

 

x

 

Courir sous une pluie de toupies (2'59)

*

 

2021

 o

x

 

 

Des chiffres et des gestes (4'26)

2021

 

 

 

 o

 

 

 

Emboîtement (6')

2021

 

 

 

 

 

 

 

Entre les cordes (9'10)

2021*

 

2021

 

 

 

 

Immersion dans une géante gazeuse (7')

2021*

 

2021

 

o

x

x

 

L'attente de l'arbre (3'58)

 

 

2021

 

 

 

 

 

Le pas suspendu de l'épeire (6')

*

 

 

 

 

x

 

L'étoile-papillon (5'43)

*

 

 

 

 

 

 

Le rêve de Newton (3'25)

2021*

 

 

 

 

 

 

Le théâtre nu, ou Presque rien avec chat (7'37)

*

 

 

 

 

 

 

L'horloge des anges ici-bas (6'05)

2021*

 

 

 o

x

 

 

Mots contre points (4'20)

2021*

 

2021

 

 

 

 

Miroirs (10'37)

 *

 

 

 

 

 

 

Objouets en cage (4'45)

2021

 

 

 

 o

 

 

 

Petite glaciation passagère (7'06)

2021

 

 

 

 

 

 

 

Pièce en forme de cloche (4'33)

2021*

 

 

 

 

x

 

 

Portrait en abyme (4'50)

2021*

 

 

o

 

x

 

Rouages (3'10)

*

 

 2021

o

 

 

 

Scène aux champs (10'02)

 

 

 2021

 

 

x

 

Vous trouverez la description de l'élaboration de ces pièces sur les pages de l'autre côté de la membrane.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Cage (2012-18), format de composition volumétrique 59 points, cinq parties :

 

 

 

 

 

 

 

 

1. Les ombres + 2. Les ondes

 

 

 

 

 

 

 

3. Les mots

 

 

 

 

 

 

 

4. Les notes + 5. Les autres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Coquilles & bulles (2018), format de composition sphérique 54 points, sélections (19'/15'40)

 

 

 

 

 

x

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Densités (2019-20), "voyage en acousmonef", dispositif volumétrique 67 points (1h)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeu de constructions (2014), format de composition volumétrique 44 points, sélection

 

 

 

 

 

x

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Douze Préludes, Études et Interludes (2003) vidéo + audio 5.1, sélection :

 

 

 

 

 

Crayonnés d'après E. Muybridge

 

 

 

 

 

 

 

En attendant le silence

 

 

 

 

 

 

 

Le temps perdu...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir également la page consacrée aux téléchargements de pièces dans leur format original haute résolution pour les personnes qui disposent d'un sytème d'écoute multiphonique pour lequel elles peuvent effectuer elles-mêmes les adaptations.

  

Notes techniques

  • la tête artificielle est constituée d'un support à perruques en polystyrène, de deux oreilles en silicone et d'un couple de microphones omni-directionnels Lom Usi placés à l'intérieur de la tête et dont la surface affleure l'intérieur des oreilles
  • la tête est positionnée près du centre du dispositif haut-parlant, à une hauteur d'environ 1,70 m dans l'Acousmonef et 1,50 dans l'acousmonhome, afin de produire un enregistrement qui soit équilibré dans les trois dimensions et qui possède différents plans de proximité
  • les enregistrements sont effectués sur un Zoom H6 en 48 kHz / 24 bits
  • les mixages binauraux sont réalisés avec le plugin Fiedler Audio Spacelab : deux occurences sont utilisées simultanément et combinées, l'une traite les points périphoniques distants et l'autre ceux qui sont situés à l'intérieur et au centre
  • les visualisations schématiques des crètes d'amplitude dans les vidéos sont réalisées avec le plugin SpacedView 128 en lecture directe des fichiers multicanaux originaux
  • pour les pièces qui sont sous la forme de fichiers ambsonique à télécharger, ils sont au format Wavepack 24 bits ce qui leur permet de conserver une taille réduite, et ils sont lus nativement dans Reaper. Les fichiers résultent de la conversion A-B réalisée avec le plugin dédié de Voyage Audio, réglé en mode LN1 afin de réduire le niveau de bruit dû à l'encodage en ordre 2. Je conseille pour le décodage et le traitement binaural les plugins gratuits de la série Sparta/Compass.
  • les mixages en Dolby Atmos ont nécessité les opérations suivantes : réduction des trois dimensions de l'espace volumétrique vers les deux dimensions de l'espace périphonique + simplification vers le format 9.1.6 (plugin Acousmodules SpaceConverter), encodage en Dolby Atmos avec le plugin Fiedler Audio Dolby Atmos Composer Essential, compression au format mp4/Atmos

 

 

l'Acousmonef en 67.3 lors des captations binaurales en novembre 2022 :
 ps-binaurale1.jpg

en novembre 2023, en 80.4 :
 ps-binaurale1.jpg

et dans l'acousmonhome en janvier 2024 (41.2) :
ps-binaurale1.jpg 

 

À propos des visualisations

Certains enregistrements ou mixages binauraux sont associés à des visualisations qui peuvent comprendre selon les cas :
- l'animation des crêtes d'amplitude en fonction de la position spatiale des points de diffusion
- le sonogramme global de la pièce, généralement sur 67 ou 80 canaux
- le déroulement temporel du sonogramme avec, à gauche, une vue symbolique de la position des points haut-parlants en rapport avec la position verticale des canaux.

Cette dernière représentation permet un peu, comme sur une partition musicale, de suivre l'écriture des masses spatiales et leur répartition sur le système haut-parlant. Ceci ne représente évidemment pas ce qui est entendu, mais ce qui est normalement produit et qui se trouve être supprimé ou tout du moins simulé avec la binauralisation.
Les points sont regroupés par couleur en fonction de leur élévation et de leur situation par rapport au centre de l'espace. Ce qui donne de haut en bas sur le graphisme :
- vert : anneau périphonique niveau 1 (12 points)
- bleu : anneau périphonique niveau 2 (16 points)
- rouge : anneau périphonique niveau 3 (12 points)
- vert + bleu : anneaux intérieurs niveaux 1 et 2 (2 x 8 points)
- rouge + jaune : anneaux intérieurs niveaux 3 et 4 (4 + 6 points)
- colonne centrale 4 points sur 4 niveaux (points vert / bleu / rouge / jaune) + 8 points intermédiaires (2 verts, 4 mauves, 2 oranges)
- les deux points extérieurs (canaux 79/80 tout en bas du sonogramme) ne sont pas représentés sur les schémas
Note : les lignes horizontales plus ou moins régulièrement espacées sont un artefact de l'affichage dans Reaper dépendant du niveau de zoom vertical, qui est ici extrêmement réduit compte tenu du nombre important de canaux.